Le Mari, la femme et l'amant

Effets burlesques, standards de jazz, scénographie inspirée du film The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, plumes et costumes des années folles, voici un spectacle dont «  la seule ambition est de distraire une heure trente au moins » comme le déclare le metteur en scène Julien Sibre qui se glisse dans le smoking du grand Sacha.

Ah Sacha Guitry ! Au théâtre, au cinéma, dans les salons, il a occupé pendant un demi-siècle une place unique avec sa silhouette élégante d'aristocrate russe, sa verve enivrante, sa gouaille inimitable de persifleur, sa plume logorrhéique et vacharde. Son sujet préféré, le couple, est passé à la moulinette sans cesse ressassé et sans cesse réinventé. Le mari est cocu, l'amant est trompé, la femme se refuse, quel ennui que le sexe mais quel tourment lorsqu'il vient à manquer ! Le Mari, la Femme et l'Amant, pièce ô combien savoureuse, délicieusement amorale et assurément misogyne, fait l'éloge de l'infidélité comme remède à l'usure du couple ! Entre lucidité, ironie et cocasserie des contradictions humaines, du pur Guitry sans une once de poussière et avec  juste ce qu'il faut de lustre patiné.