SIMONE WEIL. AIME. RENONCE.

« De Simone Weil, je suis sensible à l’expérience du bouleversement reçu à la lecture de sa pensée et de son être. Ces éléments m’ont procuré l’imaginaire et le désir de confronter cette parole à ma musique et penser avec France Culture à un concert-fiction comme la fiction d’une rencontre. Il y a quelque chose de paradoxal à donner une représentation de quelqu’un qui s’occupe principalement d’observer et de construire une pensée à partir de son regard sur le monde.
C’est Fabrice Melquiot qui prend la main de cette philosophe majeure en écrivant le livret du projet. Il a été aux sources de la conscience et de l’identité de Simone Weil.

À l’arrivée, ne pas produire un portrait mais décrire un monde par lequel faire passer notre époque comme par le chas du regard de Simone Weil, pareil à une aiguille précise et critique, mais aussi étincelante d’humour. Immergés dans un temps non linéaire, nous nous rapprochons du radicalisme de Weil dans ce lieu idéal qu’est la scène, traversée d’énergies musicales, sociales et spirituelles. Certains disent de notre humanité qu’elle est « fatiguée ». Simone Weil nous offre une version élargie, radicalement nouvelle, supra-humaine, et qui du tréfonds d’un désespoir fécond nous appelle à son dépassement. Les textes, les lettres, les idées, les croyances, les tempéraments, les humeurs et la voix même de Simone parfois… tendent un fil invisible mais incassable : celui de la liberté de penser. Nous travaillons avec ce fil et développons un récit mettant en scène un questionnement sur la liberté. »

ROLAND AUZET