Edmond

Quand le metteur en scène le plus brillant de sa génération s’attaque à une icône du répertoire, on ne peut que se réjouir et courir au théâtre. Paris, 1897, Edmond Rostand a vingt-neuf ans et cherche la pièce qui révèlera son talent. Il se met à en écrire une à laquelle personne ne croit. Pour l'instant, il n'a que le titre : Cyrano de Bergerac.

Alexis Michalik, jeune auteur de trente-quatre ans, s’approprie le chef-d’œuvre de Rostand, en utilise certains passages, pour raconter le soir de la Première de ce qui fut le plus grand triomphe théâtral français.

Moqué par ses aînés, Feydeau et Courteline, Edmond leur montrera ce soir-là son éclatante réussite. Dans un tourbillon d’inventivité et de drôleries, sur un ton allègre et un rythme enlevé, les personnages vont et viennent, les portes s’ouvrent et se ferment, les tirades fusent. Se côtoient Edmond et sa Roxane, Sarah Bernhardt, Méliès, Ravel et Feydeau dans d’habiles anachronies qui dépoussièrent le théâtre classique pour en faire du grand théâtre, populaire et optimiste. Avec quatre-vingt changements de décors, douze comédiens jouant plus de trente personnages, la petite histoire se raconte dans la grande dans un vrai esprit de théâtre de troupe à l'ancienne. On applaudit autant le chef-d’œuvre de l’époque que celui d’aujourd’hui.